Trop lent pour être vrai….
En Suisse, les Bernois (habitants du canton de Berne) ont la réputation d’être particulièrement lents. Alors comme gosses, nous regardions devant nous quand nous partions skier dans les Alpes et si une voiture arborait une plaque BE, nous disions à papa «vas-y, tu peux dépasser c’est un Bernois...» Par contre, c’était la honte lorsque d’aventure un conducteur Bernois essayait de doubler papa, nous lui crions dans les oreilles «presse sur le champignon c’est un Bernois tu ne dois pas te laisser faire… ».
La lenteur….
Aujourd’hui dans certains milieux, la lenteur est assez mal vue que ce soit dans la vie professionnelle ou sur la route. Par contre, avec les nouvelles forêts de radars, mieux vaut ne plus rouler au chrono entre deux étapes, sinon gare à vos précieux points qui seront vite envolés et votre portefeuille ne vous dira jamais merci lorsqu’il se sera allégé. Alors, on rattrape le temps perdu à coller son compteur de vitesse aux omineuses vitesses limites quitte à ensuite bafouer les règles les plus élémentaires de la conduite en ne faisant plus vraiment attention aux piétons, en passant systématiquement à l’orange ou encore en forçant le passage chaque fois que l’on en a l’occasion…Oui, la vie s ‘accélère et c’est toujours une course contre le temps avec souvent comme maxime, partir le plus tard possible pour quand même arriver à l’heure au rendez- vous…Il faudra cependant bientôt vous résoudre à faire autrement avec les voitures autonomes, car ce seront elles elle qui viendront vous chercher dans le lit ou la douche quand elles auront décidé que c’est le moment de partir pour arriver à l’heure…et non l’inverse…
La lenteur des conducteurs du dimanche…
En terme de lenteur sur nos routes, il y a un hic, il s’agit d’une nouvelle race d’automobilistes qui roulent à du 35 km/h pour au moins ne jamais être radarisés en zone 50. Il y a encore quelques années, c’était encore réservé aux fameux conducteurs du dimanche, qui après avoir lavé la voiture tout le samedi, sortaient mamie pour l’excursion dominicale et aller dans le restaurant de campagne favori. Lorsque vers 16 h15 à la sortie du festin, nous en avions un devant nous, nous en profitions pour faire un arrêt pipi au coin du bois, et repartions quelques minutes plus tard avec une route dégagée. Mais pas pour très longtemps…à la sortie de la troisième courbe, nous devions à nouveau planter les freins afin de ne pas emboutir la malle de l’horrible Ford Scorpio brun métallisée avec le Waldy imperturbable qui continuait à hocher de la tête à travers la vitre arrière. Nous avions aussi souvent observé que le comble de la lenteur pouvait être ce conducteur du dimanche à chapeau avec sa madame en manteau de fourrure qui lui disait de ralentir à chaque fois qu’il pouvait enfin enclencher la troisième vitesse en lui répétant inlassablement, mais tu roules trop vite papa…c’est peut-être qu’elle voulait apprécier le plus longtemps possible la compagnie de son époux…
Une nouvelle typologie de conducteurs…
Aujourd’hui, cette race est en quasi voie d’extinction, les voitures sont probablement devenues trop technologiques pour n’être qu’utilisées le dimanche. Par contre, avec l’émergence d’une nouvelle typologie de conducteurs, ceux sortis tout droit du risk-management et de la génération spontanée des compliance officers, nous ne sommes pas beaucoup plus avancés. Ils en gardent toujours sous le pied pour au moins ne jamais être pris en excès, une déformation professionnelle en quelque sorte. De ce fait, ils roulent bien en-dessous des vitesses maximum autorisées. Oui, ils attendent avec impatience la voiture autonome, pour eux ce sera le «graal»car le mot plaisir ne fait déjà plus partie de leur culture…
Des vitesses minimales….
Alors à quand des vitesses minimales à ne pas enfreindre? La réponse est simple, elles seront bientôt introduites, ce sera une nouvelle manne financière facile pour les Etats. On en fera alors une tronche quand on devra raconter à ses copains le lundi matin que l’on s’est fait «flasher» 3 fois en rentrant du week-end pour vitesse trop lente…mais putain, je suis en train d’écrire cet article en roulant à du 319 km/h…je touche mon porte-monnaie, ouf, il est encore bien garni, je suis sauvé, je suis dans le TGV…dans la voiture 12, place 91…
Loud pipes