Sauver des vies et mourir…
Les histoires vécues ou le sauveteur s’est sacrifié pour sauver des vies ne sont pas si rares, cela arrive souvent en montagne ou en mer. Récemment en Suisse, une mère s’est jetée dans un petit lac dans la région de Crans Montana pour sauver son fils qui était en train de se noyer. Elle a réussi, par contre elle est décédée à l’hôpital quelques heures plus tard.
Dans le domaine automobile, il y a certainement lors d’accidents des situations similaires. Mais aujourd’hui, nous aimerions reprendre la situation de Takata, le fabricant japonais d’airbags qui a du déposer le bilan car ses airbags ont causé la mort de 17 personnes et 180 cas avec des blessés. Les airbags de chez Takata se sont apparemment déclenchés alors qu’ils n’auraient pas nécessairement dû le faire.
Alors oui Takata a effectivement dû se sacrifier, lui qui a sauvé des milliers de vies en mettant au point des airbags qui ont été utilisés dans plus de 100 millions d’automobiles. Takata n’a pas vu venir les Daltons* (le repreneur est Key Safety Systems une société US contrôlée par le groupe chinois Ningbo Joyson Electronic). Et surtout le monde d’aujourd’hui ne semble plus supporter la moindre victime, même si à la base il y a eu des milliers de vies sauvées. La presse, les groupes de pression sont tellement obnubilés par le “zero fault”, par un monde informatisé ou l’on pense que la machine est infaillible. L’erreur humaine est devenue impardonnable, intolérable à tel point que l’on oublie souvent de replacer le tout dans son contexte, ici des milliers de vies sauvées par les airbags Takata contre 17 pertes humaines. La société du “no risk” avec l’armada de risks managers employés dans tous les secteurs de notre économie a semble-t-il définitivement pris le dessus. Nous sommes dans une période trop faste, et nous oublions que le “no risks” coûte et coûtera très, peut-être bientôt trop cher et à terme fera disparaître notre société comme il a fait disparaître Takata. Les bâtisseurs de cathédrales n’auraient pas pu achever leur tâche si il n’y avait pas eu des dizaines de morts parmi la multitude d’ouvriers qui pendant cent ans ont bâti ces merveilles architecturales. Il faudra se le rappeler avec les voitures autonomes, et il y aura des accidents mortels même en conduite autonome. Que je n’aimerais pas être le fabricant non US qui aura livré le «autonomous device »….
*Il faut certaines fois se rappeler la chanson de Joe Dassin: Tagada, tagada, voilà les Dalton…
Loud Pipes